- prêtre
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• prestre 1138; lat. chrét. presbyter, gr. presbuteros « ancien »; cf. presbytère1 ♦ Celui qui a reçu le troisième ordre majeur de la religion catholique. ⇒ abbé, archiprêtre, aumônier, chanoine, chapelain, coadjuteur, curé, doyen, vicaire; presbytéral. Clerc, diacre ordonné prêtre. Prêtre qui donne la bénédiction, célèbre la messe. « Le prêtre, ayant salué le saint sacrement d'une génuflexion sur le pavé, montait à l'autel » (Zola). Prêtre qui lit son bréviaire. Prêtre qui porte le viatique aux malades, assiste un mourant. Appeler, courir chercher un prêtre pour faire administrer les derniers sacrements à un malade. Se confesser à un prêtre. ⇒ confesseur. « Historiquement, le prêtre est haïssable. Socialement, il est nécessaire » (Hugo). Prêtre libre, ne dépendant pas d'une circonscription ecclésiastique déterminée. Prêtre missionnaire. (1948) Prêtre-ouvrier , qui partage la vie des travailleurs afin d'évangéliser les milieux ouvriers déchristianisés. « il a été prêtre-ouvrier pendant trois ans » (Duhamel). — Hist. Sous la Révolution française, Prêtre assermenté, réfractaire.♢ Cour. Membre du clergé séculier (opposé à laïc).⇒ ecclésiastique; fam. curé. Se faire prêtre. Célibat des prêtres. « Il y a un mystère du prêtre aux yeux de l'indifférent en matière de religion » (Valéry). Les prêtres : le clergé (cf. fam. et péj. La calotte, la soutane).♢ Adj. Vx Ils « reprochaient unanimement à Julien l'air prêtre » (Stendhal).2 ♦ Dans les églises chrétiennes d'Orient ⇒ papas, pope. Prêtre arménien.3 ♦ (1213) Ministre d'une religion antique (grecque, latine, etc.). Prêtres grecs. Prêtre d'Orphée, d'Apollon. Prêtre de Cybèle. Prêtres romains. ⇒ aruspice, 1. augure. Le prêtre et la prêtresse. Collège de prêtres. Prêtres d'Égypte, d'Assyrie, de Perse. ⇒ 1. mage. « Il avait à l'épaule le manteau des prêtres de Moloch » (Flaubert). Prêtres gaulois. ⇒ druide, eubage. — (Dans le judaïsme ancien) Les prêtres et les lévites. Spécialt (1553) Le grand prêtre ou le grand-prêtre : chez les Hébreux, prêtre de premier rang.4 ♦ Rare Ministre du culte; homme exerçant des fonctions religieuses, dans une société quelconque. REM. Pour ce sens, le féminin serait une prêtre. — REM. Ne se dit pas quand il existe un mot spécial : ministres, pasteurs protestants, rabbins juifs, bonzes, lamas, etc.Synonymes :- abbé- curé- ecclésiastique- ministre- pasteurprêtren. m.d1./d Celui qui exerce un ministère sacré, qui préside aux cérémonies d'un culte.d2./d Celui qui a reçu le deuxième ordre majeur catholique. être ordonné prêtre.— Prêtre ouvrier, auj. prêtre au travail: prêtre qui partage intégralement la vie des travailleurs.⇒PRÊTRE, subst. masc.I. A. —Celui qui est chargé d'une fonction sacrée et qui accomplit les actes essentiels d'un culte religieux. Prêtre d'Isis, d'Apollon; prêtres gaulois. Les sacrifices sanglants que les prêtres [au Pérou] offraient au soleil (FAURE, Hist. art, 1912, p.238). On s'est demandé sérieusement si, sous les pharaons, les prêtres d'Isis et les constructeurs de la statue de Memnon, n'avaient pas découvert une sorte de phonographe et de haut-parleur, permettant d'enrichir leur autorité religieuse d'un prestige miraculeux (Arts et litt., 1935, p.88-6). V. druide ex. 2, fécial ex., hiérophante ex.:• 1. On trouve ailleurs encore les trois états réunis [danseur, shamane et mignon], notamment à Célèbes [île d'Indonésie], où les (...) prêtres et prêtresses des Bugi, sont aussi danseurs et danseuses, et où les hommes (s'il faut en croire des ethnographes comme Matthes et Wilken) sont le plus souvent des pédérastes...CUISINIER, Danse sacrée, 1951, p.29.— HIST. DE LA RELIG. JUIVE. Les prêtres et les lévites; les prêtres de la loi; le parvis des prêtres; les chefs des prêtres.♦Le grand(-)prêtre. Le chef de la caste sacerdotale dont les fonctions religieuses se doublaient de certaines attributions politiques. Le grand-prêtre des Hébreux, Aron, revêtait pour officier (...) [une] sorte d'étole à laquelle étaient agrafées les douze pierres dont chacune portait gravé le nom d'une tribu de Jacob (METTA, Pierres préc., 1960, p.7).P. métaph. Cette nouvelle religion [la patrie] jouit d'un privilège insigne, elle n'inquiète pas l'État laïque, ayant mêmes grands prêtres que lui: présidents, ministres, généraux, préfets (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p.156).Rem. Au sens A, prêtre, en dehors des religions de l'Antiquité, est le plus souvent remplacé par un terme spécifique, selon les religions (pasteur, rabbin, bonze, lama, etc.).B. —RELIG. CATH.1. DR. CANON. Celui qui a reçu le sacrement de l'ordre. Le prêtre baptise, bénit, célèbre, confesse, dit la messe, officie, prêche; devenir, être ordonné, rester prêtre. Le pouvoir des prêtres de remettre les péchés, pouvoir emprunté à Dieu lui-même et dans l'exercice duquel les prêtres ne sont que l'instrument de la Trinité (Théol. cath. t.14, 1 1939, p.518).♦Prêtre habitué, interdit.♦Prêtre indépendant, libre. ,,Prêtre non attaché au service régulier d'une paroisse mais qui y exerce à l'occasion certaines fonctions spirituelles`` (MARCEL 1938). Aumônier de l'Institution des religieuses de la mère de Dieu en 1882, prêtre libre en 1888, il n'avait pas tardé à se faire connaître comme le plus aimable, le plus discret, le plus séduisant des orateurs (BILLY, Introïbo, 1939, p.50).Rem. Le terme s'applique également aux Églises chrétiennes orthodoxes et à l'Église anglicane: J'ai vu en Angleterre des prêtres qui ont des femmes et des enfants, et ce sont de très bons prêtres (MÉRIMÉE, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p.348).2. Membre du clergé ayant reçu le sacrement de l'ordre (p.oppos. aux évêques et au pape, qui, eux, ont reçu la plénitude du sacerdoce). Synon. fam. curé. Prêtre régulier, séculier; prêtre missionnaire; bon, mauvais prêtre; saint prêtre; prêtre humble, misérable, savant; prêtre défroqué; aller chercher, appeler un prêtre. V. abbé ex. 17, 20, 26, 29, célébrer ex. 1, clerc ex. 5, clergé ex. 1, communion ex. 10, curé2 ex. 1, évêque ex. 1, extrême-onction ex., lama2 ex. 1.a) [Suivi d'un compl. déterm. ou d'un subst. en appos.]♦Prêtre de campagne. Prêtre qui exerce son ministère en milieu rural. Le moindre prêtre de campagne qui administre des paroissiens et qui a entendu la respiration d'un mourant pense comme moi. Il soignerait la misère avant de vouloir en démontrer l'excellence (CAMUS, Peste, 1947, p.1320).♦Prêtre(-)ouvrier, prêtre au travail. Prêtre qui partage la vie des travailleurs, notamment en milieu ouvrier, afin d'évangéliser les milieux déchristianisés. V. mission B 3 ex. du Monde:• 2. Le mode d'apostolat des prêtres-ouvriers constitue une initiative qu'il ne faudrait pas isoler. (...) ces prêtres veulent être un témoignage, une présence vivante de l'Église à l'intérieur même des milieux les plus déchristianisés.Philos., Relig., 1957, p.50-2.b) HIST. DE LA RÉVOLUTION FR. Prêtre assermenté, constitutionnel, jureur; prêtre insermenté, réfractaire.3. Membre du clergé (p.oppos. aux laïcs). Synon. pop. et fam. curé. Se faire prêtre, célibat des prêtres. Tous les secrets des laïques, livrés par la confession aux intrigues et aux passions des prêtres (CONDORCET, Esq. tabl. hist., 1794, p.124). J'ai passé treize ans de ma vie entre les mains des prêtres, je n'ai pas vu l'ombre d'un scandale; je n'ai connu que de bons prêtres (RENAN, Souv. enfance, 1883, p.139). Ils abrogèrent ultérieurement les lois terroristes contre les prêtres (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.476). V. prêtrise ex.— En appos. les messieurs prêtres V. prêtrise B ex. de Barrès.— Loc. fam., fig. Manger du prêtre. Être anticlérical. Synon. plus usuel fam. bouffer du curé. Je l'ai connu anticlérical, mangeant du prêtre (...) mais je crois (...) qu'il s'est réconcilié avec Dieu (ZOLA, Paris, t.1, 1897, p.65).4. En appos. avec valeur d'adj., gén. péj., vieilli. Qui ressemble au prêtre; qui évoque certains aspects du prêtre. On a encouragé l'esprit prêtre, on a laissé les couvents envahir la France et les sales ignorantins s'emparer de l'éducation (SAND, Corresp., t.5, 1867, p.196). Je tremble à l'idée de me trouver à côté de lui, tant il a l'air prêtre et glacial! (VALLÈS, J. Vingtras, Bachel., 1881, p.377).C. —P. anal. Personne qui voue à quelque chose ou à quelqu'un un culte quasi-religieux, qui y consacre l'essentiel de son activité et qui veut le répandre ou le glorifier. Prêtre de l'amour, de la nature. Les bons exécutants sont de mauvais prêtres de la musique, ils la gâtent en ne jouant que des fragments de sonates, par exemple (STENDHAL, Journal, 1813, p.64). Les philosophes, Prêtres du beau, d'autant plus vils qu'ils sont plus grands (HUGO, Âne, 1880, p.372). Brûlebois avait l'art de s'amuser de rien. Il m'a laissé un héritage et je veux être un prêtre du farniente (AYMÉ, Brûlebois, 1926, p.217). V. brahmane ex. 3.♦Grand prêtre. Celui qui se voue à quelque chose, à quelqu'un plus qu'un autre, qui est plus initié à. Un jour qu'il avait entendu de tels blasphèmes contre Racine (...) M. de Mussy n'y put tenir; il était hors de lui, et courant tout droit chez La Harpe comme vers le grand prêtre du goût, il se mit à lui raconter avec émotion ce qu'il venait d'entendre (SAINTE-BEUVE, Chateaubr., t.2, 1860, p.331).II. —SpécialementA. —BOT. Bonnet à/de prêtre. V. bonnet C.B. —FORTIF. Bonnet à/de prêtre. V. bonnet C.C. —ICHTYOL. Petit poisson au corps fusiforme, légèrement comprimé, qui vit en bancs (Atherina presbyter). Synon. capelan, trogne. Sa chair est excellente de sorte que le prêtre peut s'accommoder à tous les apprêts, même au bleu ou au court-bouillon (Ac. Gastr. 1962).REM. 1. Prêtrerie, subst. fém., rare. Ce qui se rapporte aux prêtres, au clergé. Ces mots-là [la morale, le bien, la vertu] sont encore des restes de prêtrerie (RENAN, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, I, 6, p.547). 2. Prêtrisme, subst. fém., rare. Influence des prêtres, du clergé. Déraciner le prêtrisme en France (STENDHAL, H. Brulard, t.1, 1836, p.140).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: prestre; dep. 1740: prêtre. Étymol. et Hist.1. a) Déb. du XIIes. «celui qui, dans l'Église catholique, a reçu le sacrement de l'ordre» (St Brendan, éd. I. Short et Br. Merrilees, 208); 1948 prêtre-ouvrier (Paru, n° 42, mai, p.116 ds QUEM. DDL t.22); b) 1826 parti prêtre (DELÉCLUZE, Journal, p.359); 2. 1213 «tout ministre d'un culte religieux» (Fet des Romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, p.452, 1); 3. ca 1485 le grand prêtre «chef de la religion hébraïque» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 26270); 4. 1549 «celui qui a voué à quelqu'un, à quelque chose un culte auquel il consacre l'essentiel de son activité et qu'il veut répandre ou glorifier» (DU BELLAY, OEuvres poét., éd. H. Chamard, t.3, p.85); 5. 1769 «petit poisson appelé aussi faux éperlan» (DUHAMEL DU MONCEAU, Traité général des pêches, 1a, 31 d'apr. FEW t.9, p.358a). Du lat. chrét. presbyter (empr. au gr.
«ancien du peuple» d'où «prêtre», compar. de
«vieux, âgé»), qui a eu les mêmes sens que le gr.: «vieillard», «ancien, dignitaire» et «prêtre» (dep. ca 200, TERTULLIEN, v. BLAISE Lat. chrét.). L'a. fr. connaissait également provoire (dep. ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 2956), issu de prebiterum, acc. de prebiter, altération de presbyter (FEW t.9, pp.359-360). Fréq. abs. littér.:9681. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 15573, b) 14487; XXes.: a) 16772, b) 10031. Bbg. QUEM. DDL t.28; 26 (s.v. prêtrisme). —RICHARD Kirchenterminologie 1959, pp.92-94, p.111, 117, 123, 247.
prêtre [pʀɛtʀ] n. m.ÉTYM. XVIIe; prestre, v. 1112; du lat. chrét. presbyter, empr. au grec presbuteros « ancien ». → Presbytère.❖1 (Dans l'Église catholique, notamment romaine). a Celui qui a reçu le troisième ordre majeur. ⇒ Prêtrise. || Relatif au prêtre. ⇒ Presbytéral. || Consacrer un prêtre. ⇒ Ordonner. || Clerc, diacre ordonné prêtre. ⇒ Ordinand, ordination. || Le prêtre porte la tonsure. || On peut être religieux sans être prêtre. ⇒ aussi Vœu (prononcer ses vœux). || Autrefois un abbé n'était pas toujours prêtre. || Le prêtre est au service de Dieu. ⇒ Ministère (sacré), sacerdoce. || Prêtre qui donne la bénédiction (cit. 7), célèbre la messe. ⇒ aussi 1. Officier. || Prêtre célébrant, consacrant, servi par un acolyte, un assistant. ⇒ Messe. || Prêtre abstème. || Vêtements, ornements liturgiques du prêtre. ⇒ Amict, 2. aube, chasuble, étole, manipule, surplis; aumusse, barrette, camail, cordon, orfroi… || Prêtre qui lit son bréviaire. || Prêtre qui porte le viatique aux malades (⇒ Porte-Dieu, vx; → Dais, cit. 5), qui assiste un mourant. || Appeler (cit. 13), courir chercher un prêtre (→ Décréter, cit. 4), pour faire administrer les derniers sacrements à un malade. || Se confesser à un prêtre. ⇒ Confession. || Le prêtre, guide des âmes. ⇒ Confesseur, directeur (de conscience). → Médecin des âmes, médecin spirituel, pasteur des âmes, père spirituel. || Prêtre qui prêche. ⇒ Prédicateur, sermonnaire.1 (…) le prêtre, ayant salué le saint sacrement d'une génuflexion sur le pavé, montait à l'autel et étalait le corporal au milieu duquel il plaçait le calice. Puis, ouvrant le Missel, il redescendit. Une nouvelle génuflexion le plia; il se signa à voix haute, joignit les mains devant la poitrine, commença le grand drame divin, d'une face toute pâle de foi et d'amour.Zola, la Faute de l'abbé Mouret, I, II.♦ Cardinal-prêtre ou cardinal prêtre. ⇒ 2. Cardinal.b Cour. Tout membre du clergé séculier (⇒ Église) qui, ayant été ordonné prêtre (au sens 1., a), n'a cependant pas été sacré évêque et qui, de ce fait, occupe un rang plus modeste dans la hiérarchie ecclésiastique et ne jouit pas de la plénitude du sacerdoce chrétien. ⇒ Archiprêtre, aumônier, chanoine, chapelain, coadjuteur, curé, desservant, doyen, 1. pénitencier, vicaire; régional capelan. || Vêtement traditionnel du prêtre (aujourd'hui abandonné en France). ⇒ Soutane. || Prêtre traditionnaliste. || Admittatur, celebret, exeat accordé à un prêtre. || Prêtre interdit. ⇒ 2. Interdit, 1. suspense. || Prêtre indépendant, prêtre libre, prêtre retiré, qui ne dépend pas d'une circonscription ecclésiastique déterminée. — Vx. || Prêtre habitué. ⇒ Habituer (supra cit. 12). || Prêtre adjoint, suppléant (→ Curé, cit. 3). || Prêtre de campagne (→ Excellence, cit. 4; paroissien, cit. 2). || Prêtre missionnaire (→ Exiler, cit. 10; incantation, cit. 2). — Prêtre au travail, ou (1948, in D. D. L.), cour., Prêtre-ouvrier : après la Seconde Guerre mondiale, Prêtre qui exerçait un métier manuel et qui partageait la vie des travailleurs afin de faire pénétrer le catholicisme dans les milieux ouvriers déchristianisés.2 — C'est un Père ? demanda Cyprien, l'air ahuri, et de quel ordre ?— Non, répondit Mikael, c'est un séculier. On devrait l'appeler M. l'Abbé (…) Imaginez qu'il a été prêtre-ouvrier pendant trois ans. Quand sont intervenues les décisions épiscopales concernant les prêtres-ouvriers, il a quitté l'atelier, non sans rancune. Mais enfin, il a obéi.G. Duhamel, l'Archange de l'aventure, VII.2.1 Le mythe de l'abbé Pierre dispose d'un atout précieux : la tête de l'abbé. C'est une belle tête, qui présente clairement tous les signes de l'apostolat : le regard bon, la coupe franciscaine, la barbe missionnaire, tout cela complété par la canadienne du prêtre-ouvrier et la canne du pèlerin.R. Barthes, Mythologies, p. 54.♦ Hist. (sous la Révolution française). || Prêtre assermenté, constitutionnel, jureur (→ Consacrer, cit. 12), insermenté (cit.), réfractaire.♦ ☑ Prov. Le prêtre doit vivre de l'autel (cit. 31).c Membre du clergé (surtout du clergé séculier), considéré en tant qu'il exerce un certain état dans la société et présente certains traits qui le distinguent du laïc. ⇒ Ecclésiastique (cf. Un homme d'Église, et, au plur., les gens d'Église; et aussi homme de Dieu, serviteur de Dieu, oint du Seigneur). — REM. Dans ce sens, prêtre peut parfois s'appliquer à un prélat (→ Main, cit. 47) ou même au pape (→ Pontifical, cit. 1). — École où l'on prépare les futurs prêtres. ⇒ Séminaire. || Se faire prêtre (cf. Endosser la soutane). || Prêtre qui revient à la vie laïque. ⇒ Défroquer (se). Cf. Jeter le froc, la soutane aux orties. || Célibat des prêtres. || L'influence des prêtres. ⇒ Clergé. — Termes fam. et péj. désignant les prêtres. ⇒ Corbeau, curé; calotte, prêtraille (collectif). || La vue d'un prêtre le met en fureur. — ☑ Fam. Manger du prêtre. ⇒ Anticlérical. || Ménager (cit. 10) les prêtres. || Partisan des prêtres. ⇒ Calotin (péj.).3 Les prêtres ont cela d'excellent que, quelle que soit la portée, ou médiocre ou élevée, de leur esprit, cet esprit vit au moins dans les plus hautes régions de la pensée et ne s'occupe que des questions supérieures.A. de Vigny, Journal d'un poète, 1843.4 Il y a un mystère du prêtre aux yeux de l'indifférent en matière de religion. Le problème existe, précisément lié à l'existence de ces observateurs extérieurs à la religion. L'incrédule intelligent tient nécessairement le prêtre pour une énigme, pour un monstre, mi-homme, mi-ange, dont il s'étonne, dont il sourit, dont il s'inquiète assez souvent. Il se demande : Comment peut-on être prêtre ?Valéry, Variété, Œ., Pl., t. I, p. 576.♦ Adj. (Généralement péj. et vx). || Il a bien l'esprit prêtre. — (1838). Hist. Appos. || Le parti prêtre, expression employée sous la Restauration pour désigner le parti des partisans zélés de l'Église catholique. ⇒ Clérical.5 Ces messieurs reprochaient unanimement à Julien l'air prêtre : humble et hypocrite.Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XII.6 (…) le parti prêtre, expression inventée par Montrosier, royaliste passé aux constitutionnels et entraîné par eux au-delà de ses intentions.Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 594.2 Ministre d'une religion antique (grecque, latine, etc.) ou non chrétienne. || Bestiaux égorgés par des prêtres. ⇒ Sacrificateur, victimaire (→ Lustral, cit. 1). || Prêtres grecs. ⇒ Corybante, hiérophante, mystagogue… || Prêtre d'Orphée (→ Exact, cit. 6), d'Apollon, etc. || Prêtre de Cybèle. ⇒ 2. Galle. || Prêtres romains. ⇒ Aruspice, 1. augure, épulon, flamine, pontife, quindécemvir, 1. salien, septemvir. || Prêtre de Pan (→ Lupercales, cit.), d'Assyrie, de Perse. ⇒ Hiérogrammate, 1. mage. || Prêtres gaulois. ⇒ Druide, eubage, ovate, saronide; et aussi barde.7 Un homme s'élança sur le cadavre. Bien qu'il fût sans barbe, il avait à l'épaule le manteau des prêtres de Moloch, et à la ceinture l'espèce de couteau leur servant à dépecer les viandes sacrées et que terminait, au bout du manche, une spatule d'or.Flaubert, Salammbô, XV.♦ Allus. littér. || « Nos prêtres ne sont point ce qu'un vain peuple pense; Notre crédulité (cit. 2) fait toute leur science », vers de l'Œdipe de Voltaire, cités parfois quand on parle d'une personne qui jouit d'un crédit injustifié.♦ (Dans les religions de l'Extrême-Orient). ⇒ Bonze, brahmane, lama, talapoin (vx). → Baguette, cit. 9.♦ (Dans le judaïsme ancien). → Holocauste, cit. 1., Bible. || Les prêtres et les lévites (→ Authentique, cit. 6). || Le parvis des prêtres (dans le temple de Jérusalem).8 Le prêtre hébreu ne diffère pas beaucoup des autres prêtres de l'antiquité; le caractère qui distingue essentiellement Israël entre les peuples théocratiques, c'est que le sacerdoce y a toujours été subordonné à l'inspiration individuelle.Renan, Vie de Jésus, Œ. compl., t. IV, I, p. 88.♦ Le grand prêtre (→ Huile, cit. 20) ou le grand-prêtre : chez les Hébreux, Chef de la caste sacerdotale, dont les fonctions religieuses se doublaient de certaines attributions politiques.♦ Grand-prêtre, désigne un haut personnage religieux dans l'antiquité païenne (→ Autorité, cit. 16). — Par analogie :9 (…) cette charmante Clotilde de Vaux, qui inspira un si extraordinaire amour au philosophe Auguste Comte, et fut par lui canonisée après sa mort, sainte et patronne de l'église positiviste, dont il s'était lui-même fait le fondateur, le pape et le grand prêtre.Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 399.REM. Pratiquement, on n'emploie guère le mot prêtre qu'en parlant des religions de l'antiquité et de certaines religions exotiques. En ce qui concerne le protestantisme et le judaïsme moderne, on emploie les termes de ministre ou pasteur et de rabbin. De même en parlant de l'Islam, il faut éviter le mot prêtre, cette religion ne comportant, à proprement parler, que des fonctionnaires religieux (ayatollah, imam, mollah, muezzin, mufti…)4 Fig., par métaphore. (→ Autel, cit. 15, Hugo).10 Et qui pourrait dire ce corpsSinon moi, son chantre et son prêtre (…)Verlaine, Parallèlement, « Filles », I.5 ☑ Loc. Bonnet de prêtre.6 (1769). Régional. Petit poisson, appelé aussi faux éperlan.❖DÉR. Prêtraille, prêtresse, prêtrise.COMP. Prêtricide, prêtrophobe, prêtrophobie. — V. Archiprêtre.
Encyclopédie Universelle. 2012.